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Compétition Documentaires 10 - CD10 / Séance du mercredi
Cinéma le Clos (Autrans)
Afficher le plan"Piblokto" de Anastasia Shubina et Timofey Glinin
Documentaire / DFDD2023019 / Russie / 2023 / Autoproduction / 37 min / VOST
Sur la côte de l'océan Arctique (Sibérie) vivent des gens coupés du monde. Leur vie tourne autour de la chasse au morse et à la baleine et de la protection des villages contre les ours venant de la toundra. Le film s’écarte de la structure rythmique habituelle du cinéma et se construit sur le principe d’un rituel chamanique, un événement intime qui donne du sens aux peuples du Nord. Cette écriture cinématographique transforme le film en une réflexion sur la mort.
"Veranada" de Dominique Chaumont
Documentaire / SFDD2023097 / Canada, Argentine / 2022 / Autoproduction / 75min / VOST
"Veranada" (pâturage d'été) nous ouvre une petite fenêtre sur le mode de vie fascinant des bergers de Malargüe. Le film nous emmène aux côtés de Don Arturo, un gaucho qui voyage à cheval à travers les montagnes des Andes argentines à la recherche de pâturages plus verts pour nourrir ses chèvres et ses moutons. Dans cette communauté isolée, les bergers dépendent d'une ressource vitale pour survivre : l'eau, qui nourrit les plantes des prairies, qui alimentent les troupeaux. Cette histoire raconte la volonté tenace mais pleine d'espoir de Don Arturo pour survivre dans un monde touché par le changement climatique et une sécheresse sévère.
Notre avis
Piblokto ne laissera pas indifférent nos regards de spectateurs occidentaux. C’est sans aucun doute un film dur, engagé, sur notre rapport à la mort et au monde animal. C’est un témoignage cru d’une culture que nous avons tendance à idéaliser. Anastasia Shubina, anthropologue, et son acolyte Timofey Glinin filment une communauté vivant aux confins arctiques de la Sibérie, leur démarche ne relève pas du simple compte-rendu, à visée scientifique ou pittoresque, mais d’un cinéma puisant sa poésie dans la réalité d’un peuple pour lequel la chasse aux mammifères marins reste un moyen de subsistance. Une poésie qui mord comme le froid et rugit comme la mer. Une expérience sonore et visuelle profondément documentaire.
Veranada, lui aussi grand exercice documentaire, nous emmène avec une écriture subtile dans un monde loin de celui de la Sibérie, sec, venté, presque désertique. La contemplation presque angoissante des heures qui passent sans que la pluie n’arrive.